Stinson L-5 Sentinel

Stinson L-5 Sentinel, F-AYLV, « Sleepy Time Gal »

Le Stinson L-5 Sentinel a été pour les Américains ce que le Storch fut pour les Allemands, pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Utilisé largement dans les théâtres d’Europe, d’Asie et du Pacifique cet avion, désarmé et ayant les caractéristiques d’un avion de tourisme, eut néanmoins un rôle indispensable dans les opérations.

Surnommé la « Jeep Volante », le Sentinel a effectué tous types de missions et son succès a déterminé son emploi dans la guerre de Corée.

La Stinson Division de la Consolidated Vultee Aircraft Co. produit plus de 3.600 L-5 du type « observateur » et « ambulance ».

Le Général Patton devant son L-5 avec le Général Bradley, été 1944

Cet avion remarquable a un palmarès de combat enviable : Le premier avion américain à se poser en Normandie lors du Débarquement de juin 1944 était un L-5 ; un L-5 des Marines fut le premier avion à se poser à Iwo Jima, et des L-5 franchissaient l’Himalaya en support des forces du Général Chennault.

Des pilotes courageux de la « Guinea Short Lines » ont récupéré avec leur L-5s plusieurs équipages abattus dans la jungle des Philippines.

Pendant l’attaque à Okinawa, des L-5 ont décollé et se sont posé pendus à un câble suspendu àu coté d’un navire LST, et des autres, lâchés par un porte-avions, ont survolé l’océan sur une distance double leur autonomie de vol, utilisant des réservoirs supplémentaires de fortune.

Les premiers avions « Forward Air Controller » furent des L-5 du 588éme Fighter Group en Italie, et en Corée des L-5 équipés avec des canons sans recul furent utilisés comme chasseurs de chars !

Le siège observateur
Restauration conforme à 1944
42-99107 à son arrivée en France
42-99107 à son arrivée en France

Notre L-5, aujourd’hui immatriculé F-AYLV, sortit des Usines Vultee/Stinson, à Wayne au Michigan, début janvier 1944, avec le numéro de construction 76-1348.

Le 11 fevrier suivant, les US Army Air Forces lui attribuerent le matricule 42-99107 et, le 21 mars, il quitta le port de New York sur un cargo à destination de la Grande- Bretagne où il fut débarqué le 5 avril.

On ne sait pas à quel escadron il fut assigné, mais le L-5 avec le matricule précédent fut attribué au 47th Liaison Squadron et le matricule suivant au 153rd Liaison Squadron.

Le détail de son histoire en Europe durant la guerre n’est pas connue. Mais d’après les éléments en notre possession, il participa au Debarquement du 6 juin, suivit l’armée de Patton, et se retrouva en Belgique, où furent entreposés les avions americains ayant pris part à la prise de l’Allemagne.

Le 16 janvier 1952, quand il fut pris en compte par l’Aeronautica Militare Italiana qui lui attribua le matricule MM52970 et le fit voler jusqu’en 1955. Le 28 avril suivant, il entra dans la vie civile sous l’immatriculation I-AEFZ, et œuvra au remorquage de planeur à l’aéroclub de Parme, jusqu’en 1994.

Italo Batiolli le choisit alors pour être sa troisième, et la plus parfaite, de ses restaurations, décidant de le remettre en état “sortie d’usine” dans les moindres détails.

Tout d’abord, il représenta un avion du 1er Groupe de Air Commandos. Cette force, conçue sur un plan britannique par le haut commandement des USAAF, avait comme but d’effectuer un débarquement aérien secret derrière les lignes japonaises en Birmanie.

Italo Batiolli, un grand pilote et restaurateur

Il devait supporter les troupes «Chindit» du général Wingate et les «Marauders» du Général Merrill dans leur mission de couper les lignes de ravitaillement ennemies, pour empêcher une invasion de l’Inde que pourrait entraîner la conquête du pétrole du Moyen Orient.

Le Groupe devait aussi assurer le ravitaillement des troupes et l’évacuation des blessés.

Cette unité, commandée par le légendaire Col. Philip Cochran, eut un rôle central dans le succès de l’opération.

La cabine identique à ce qu'elle était en 1944
La cabine identique à ce qu’elle était en 1944

De plus, dans le premier emploi massif d’avions légers en combat, avec ses cent Stinsons, le 1st Air Commando Group a assuré pour des milliers de soldats alliés d’être dans un hôpital en Inde quatre heures après être blessés dans la jungle.
Jusqu’à la ils devaient être abandonnés, et la «Jeep Volante» fut un énorme «morale booster» pour les troupes.

“Sleepy time gal” porte désormais les couleurs de l’avion du lieutenant Condon, le premier pilote du Débarquement du 6 juin 1944 à se poser sur le sol normand.

Autour du L-5 Sentinel

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