Staggering D17S

StaggerWing D17S

Le Beech D17 Staggerwing fut l’enfant chéri de Walter Beech. Sa première esquisse remonte à 1933 : le Beech A17 de 650 hp. Véritable avion de bande dessinée, ses traits se sont affinés au fil des versions jusqu’au D17, le plus connu, apparu en 1938. À l’époque, son prix de vente était faramineux : 18 100 $ sans radio, soit l’équivalent de trois maisons individuelles de standing. En 1945, son prix équivalait à deux fois et demie le prix du Bonanza pour des performances identiques.

Staggerwing logo
GB-2 US Navy
GB-2 US Navy
Business aviation - staggerwing
Business aviation - Staggerwing

De l’avion des amiraux à l'aviation d'affaires

Durant la guerre, le “Stagg” comme on le surnomme, sert d’avion de liaison aux amiraux et aux généraux.

En juin 2024, le Staggerwing, F-AZJP, fêtera ses 80 ans. Construit en juin 1944 pour l’US Navy, il ne connut pas la guerre et fut stocké sur une base de la Navy en Californie. Vendu en 1945 à des particuliers, il passe une vingtaine d’années au Mexique aux mains de pilotes qui volent pour de riches hommes d’affaires. Dans les années 1960, il revient à Los Angeles pour y être restauré. Les vingt- cinq années suivantes, il vole aux mains d’un pilote de la TWA, Verne Hongola.

Convoyage des Etats-Unis vers la France

Jean-Philippe Chivot, jeune pilote instructeur et collaborateur d’Aviasport à l’époque, avait participé à l’article sur l’unique Staggerwing européen qui volait alors en Suisse et appartenait à Heinz Peier. Fasciné par cet avion, il s’était juré d’en posséder un. 

En 1991, il met en chasse un de ses amis alors en poste à Washington. Il a l’idée contacter le Staggerwing club où une dizaine d’appareils avec pedigree sont à vendre. Il choisit le plus prometteur et, sans même le voir, le fait mettre en container par un spécialiste local. 

 

Staggerwing F-AZJP © Jean-Marie Urlacher
Staggerwing F-AZJP © Jean-Marie Urlacher
Jean-Philippe Chivot © Jean-Marie Urlacher
Jean-Philippe Chivot © Jean-Marie Urlacher

L’avion est rapatrié en container par Maersk via le canal de Panama. Un bâti spécial en ferraille est construit pour le stabiliser dans la caisse. 

Le manuel de vol de 1944 prévoyait déjà ce démontage.

F-AZJP Staggerwing D-17 © Jean-Marie Urlacher
F-AZJP Staggerwing D-17 © Jean-Marie Urlacher
F-AZJP Staggerwing D-17 © Jean-Marie Urlacher
F-AZJP Staggerwing D-17 © Jean-Marie Urlacher

Des performances exceptionnelles

Le Staggerwing est tout d’abord un avion typiquement américain : une vaste et large cabine pour 5 personnes avec un moteur surdi- mensionné. Un Pratt & Whitney de 450 hp et de 16 litres de cylindrée, «dependable engines» (fiable) comme le proclame fièrement l’aigle de l’écusson sous l’hélice. Surdimensionné puisqu’en mars 1934 la version C17 était équipée d’un Jacobs de seulement 225 hp. 

Le Staggerwing a des caractéristiques aérodynamiques originales. 

C’est un des seuls biplans de l’histoire à train rentrant. Son écart de vitesse est colossal. Il décroche à 60 mph (52 kt) et croise à 180 mph (156 kt). 

Son nom, il le tient du décalage de ses ailes (Staggerwing, signifie aile décalée). L’aile inférieure est en avant, l’aile du dessus plus reculée. C’est l’inverse des biplans classiques. L’aile supérieure décroche donc en lisse, bien après l’aile inférieure. La raison incombe à la veine d’air qui passe entre les deux ailes et qui s’accélère logiquement (effet Venturi).

80 ans en juin 2024

Aujourd’hui opéré par l’association Ham and Jam, qui le maintient en parfait état de vol, le Staggerwing F-AZJP participe à des évènements publics et privés, en présentation en vol et au sol. 

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